Stéphane BASSET, après avoir animé les week-ends sur RTL2, puis sur RFM, est désormais depuis 2 ans à la tête du 12h-16h. Lui qui a fréquenté la même station bordelaise que les Courbet et Jean-Jean, a vite compris que pour durer dans les métiers de l'audiovisuel, il faut venir à l'antenne avec envie et passion. C'est précisément pour garder cette liberté que stéphane Basset a créé Pylaprod, "sa" société afin de proposer aux télés notamment, des programmes qu'il prend plaisir à présenter... (mars 2006)
RESAPROD: Quel est ton parcours notamment en radio?
STEPHANE BASSET: J’ai commencé sur WIT FM en 1991. A la même époque, Christophe Sabot, Julien Courbet et Eric JeanJean partaient et j’y suis resté 7 ans essentiellement entre 16h et 21h soit pour animer des “talk” soit des émissions avec des invités. J’ai même animé une série d’émissions avec Pascal Obispo. Il a commencé par faire de la radio avec moi sur WIT FM. J’ai quitté la station pour Paris, pour la télé et je me suis empressé de refaire de la radio une fois arrivé ici. Je suis donc passé par RTL2 le week-end, puis RFM le week-end. C’est un choix personnel puisque en semaine j’avais la télévision avec le “tac-o-tac tv” et l’émission que je fais sur ESCALES, sui est une émission de voyages. J’avais peur du fait que je m’absente souvent, de ne pas être très cohérent à l’antenne. Voilà à quoi se résume mon parcours radio. Je suis assez fidèle, je suis resté 7 ans à WIT, trois ans à RTL2. J’en suis parti car il était question que je fasse autre chose que ce que l’on m’a proposé et comme ça ne s’est pas fait, je suis parti.
Que fais tu sur RFM?
Je suis sur RFM de 10h à 15h le samedi et le dimanche. C’est une tranche horaire assez importante puisque c’est celle qui est la plus écoutée le week-end. Le samedi vers 10h30 - 11h c’est très important donc il ne faut pas se louper. J’aime cette tranche, je la faisais déjà sur RTL2. Je sens les gens à cette heure. Les gens se réveillent, trainent un peu parce que c’est le week-end. On écoute un peu plus ce qu’il se passe à la radio qu’en semaine probablement. Les gens sont plus à l’écoute, on le voit aussi sur les jeux à l’antenne où les gens répondent beaucoup plus présent qu’en semaine. C’est une tranche assez agréable d’accompagnement. On doit, et on peut, être plus cool encore qu’en semaine. Ce qui n’empêche pas de rester dans le format et de bien prendre conscience à qui on s’adresse. La question de base en radio étant de savoir à qui on parle.
Est-ce que le format actuel d’RFM correspond à ce que tu écoutes?
Oui. Franchement oui. C’était moins le cas à RTL2 quand je suis parti. C’est assez rare d’écouter sa propre radio en dehors du boulot, j’ai même des potes qui se foutent de moi à cause de cela.
Qu’avais tu fait sur RTL2?
Dans le détail pendant l’été j’avais fait les matinales en remplacement de je ne sais plus qui d’ailleurs, et diverses tranches. En fait je voulais faire des chroniques et comme le repositionnement de la radio à cette époque était plutôt à la musique et pas à autre chose. Ca ne me dérangeais pas de rester le week-end, mais d’apporter quelque chose. On m’a dit non, je suis parti. J’avais besoin de faire des choses pour m’épanouir. Entre temps j’ai monté ma boite de prod qui marche bien. La radio aujourd’hui c’est plaisant mais je n’éprouve pas le besoin aujourd’hui d’en faire plus que ce que je fais. Peut être sur une autre tranche, mais on est sur une politique musicale, il n’y a pas à proposer autre chose, les chroniques existantes sont très bien.
Que propose Pylaprod?
On produit aujourd’hui une émission sur I>TELE qui s’appelle “dans le bureau de”. Je vais dans les bureaux des grands patrons, des hommes politiques et des personnalités, j’apprend à les découvrir à travers leur univers de bureau. C’est à dire à partir d’un objet, d’un tableau au mur, etc. On a fait pas mal d’hommes politiques, on a fait Fogiel, Morandini en radio. C’était une première saison très bien pour moi comme je n’ai fait que des jeux en télé sur les nationales, c’était important de me positionner sur des choses différentes. Comme ça a très bien marché, on repart la saison prochaine sur I>TELE ou sur une autre chaîne. On produit aussi “les 400 goûts” qui est une émission culinaire sur ESCALES et une nouvelle série “mon beau village” toujours sur cette chaîne, sur les plus beaux villages de France et on prépare un documentaire sur Lisa Minelli.
Et en tant qu’animateur quels sont tes projets télé?
Je refais cet été “décrochez vos vacances” sur FRANCE 3, avec une formule différente. C’était un souhait de ma part et de la chaîne donc tout va bien. C’est toujours aussi léger mais plus pertinent. Et à la rentrée je reprend “sur le bureau de”. J’ai aussi un projet avec CANAL + qui a l’air pas trop mal parti. Et “comme dans la chanson” sur ESCALES qui est une chaîne avec laquelle je travaille beaucoup. Le concept est de voyager avec un artiste sur un lieu qu’il a chanté. J’ai fait toulouse avec Claude Nougaro, New-York avec Lavilliers. La première émission de la rentrée sera donc à Brooklyn avec Lavilliers puisque sur son nouvel album il y a une chanson qui s’appelle “Brooklyn”, on est parti là bas avec lui. Je pense que je voyagerais moins loin vu que j’ai plus de travail avec RFM et ma boite.
Les animateurs de la région bordelaise qui sont passés également sur WIT FM, tu les connais?
Oui je les connais mais juste comme cela. Avec Julien Courbet on a joué ensemble dans la même équipe de foot qui s’appelait “les ambassadeurs bordelais”. JeanJean je l’ai croisé comme ci, comme ça. On a l’impression qu’il y a beaucoup de mecs de Bordeaux qui viennent à Paris, ce qui est assez vrai mais il n’y a pas de “mafia” bordelaise.
C’est peut être aussi dû à WIT FM qui forme de bons animateurs?
Oui, le fait de passer par WIT FM, c’est une vraie chance. On pouvait entrer dans le bureau de la direction, dire “voilà, j’ai ce projet” et on nous répondait “ok, banco, on le fait”. Je crois que ce n’est plus trop le cas, ça a l’air difficile maintenant d’après ce que j’ai cru comprendre.
C’est un peu comme beaucoup de régionales, qui essaient de s’imposer sur un format plus consensuel.
Oui mais c’est dommage. La force d’une locale c’est d’avoir le charme d’une locale justement. Peut être de prendre un peu plus de risques.
Tu avais commencé avant par des radios associatives, lesquelles?
Oui, RIG à Blancfort. En fait je faisais de la radio dans ma chambre comme la plupart des mecs qui font de la radio. Un jour je vais au stade de foot à coté de chez moi, et je vois un mec avec un micro. Je lui ai demandé ce qu’il faisait et il m’a dit qu’il y avait une radio à 100m du stade. J’y suis entré. Et là, ce moment je m’en souviendrai toute ma vie. En fait l’été 1991 j’ai eu mon bac et par hasard à un dîner de presse j’étais à côté de Frédéric Courtines, le patron de WIT FM, je ne savais pas qui c’était. J’ai fait le con pendant tout le repas et il m’a dit “tu devrais faire animateur chez nous”. alors qu’à la base je commençais des études de journalisme. A l’époque je séchais les cours pour écouter WIT, qui était “la” radio bordelaise. Le lendemain matin je suis allé faire une pige à RIG hors antenne, je l’ai envoyée le lundi après-midi, je devais partir en vacances le mardi soir avec mes parents en vacances en espagne, alain Maillard le patron de l’antenne m’a appelé pour me dire de commencer le lendemain! Du coup à la rentrée, j’ai zappé la fac! Je savais que c’était la radio et rien d’autre.
As-tu une préférence entre la radio et la télé?
Curieusement je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de points communs si ce n’est que l’on doit communiquer une information. J’aime bien RFM parce qu’on doit en 25 secondes essayer d’être concis. Ca n’a pas été ma force par le passé. C’est un boulot très précis. Après il y a la magie de la voix. En télé c’est moins magique parce qu’on impose un visage, une voix, des couleurs. La télé c’est cool quand on fait se qu’on aime. Très franchement le “tac-o-tac tv” ça me faisait c.... Je l’ai fait parce que ça me permettait d’être là.
Ce n’est pas un peu frustrant de n’avoir justement que 25 secondes sur RFM?
Non, il vaut mieux avoir 25 secondes bien faites qu’une minute en faisant n’importe quoi. En radio j’apprend à être concis et ça me sert du coup pour la télé. La concurrence est terrible aujourd’hui en radio. La moindre radio qui fait une erreur de positionnement peut le payer cash tout de suite, c’est un travail de précision. Chaque mot, chaque intervention compte. Si tu en rates une, ça n’a l’air de rien, mais une plus une autre une heure après puis encore une, ça finit par complètement dépositionner le truc. La grande question c’est même de savoir si en parlant trois ou quatre fois par heure, on a une véritable influence sur le programme et sur les audiences. Je pense que oui.
RFM a battu son record d’audience il y a quelques semaines, c’est dû à quoi selon toi? A la musique, aux animateurs?
D’abord au positionnement de la radio. Je pense qu’il y a une place pour ce type de radio et c’est RFM qui a pris cette place. CHERIE FM je ne l’écoute pas, j’ai 32 balais, il y a des titres qui me font zapper et comme on vieillit tous un peu, RFM ratisse sur les gens qui vieillissent un peu. NRJ pour moi c’est trop jeune.
Franchement il y a des titres qui donnent envie de zapper sur RFM. Céline dion c’est pas vraiment “le meilleur de la musique”!
J’aime bien Céline Dion. S’il n’y en a qu’un ça ne me dérange pas. Pour moi c’est le meilleur de la musique.
En fait on retrouve sur RFM la programmation d’EUROPE 2 en 1995-1996. C’était d’ailleurs le même slogan!
Je ne m’en souviens pas... Je pense que pour les trentenaires, il y a une radio aujourd’hui, c’est RFM. CHERIE FM est plus féminine, NOSTALGIE comme son nom l’indique est résolument positionnée dans le passé. RFM est une radio moderne, d’aujourd’hui qui peut ratisser assez large.
Qu’écoutes tu comme radios?
NOVA. On est loin de tout ça. J’ai NOVA de programmée, RMC INFO parce que j’aime bien les mecs qui s’enflamment pour n’importe quoi, ça me fait marrer. Et franchement RFM de temps en temps c’est agréable. Le jour où j’arrêterai d’écouter RFM, j’arrêterai d’y bosser, c’est un peu ce qui s’est passé avec RTL2. Je considère la radio comme un plaisir avant tout et je ne suis pas pieds et poings liés par la radio.
Dans ce qui se fait actuellement, qu’est ce que tu n’aimes pas?
En radio? Maurad, je n’aime pas du tout. Mais je comprend que des gens apprécient. Je trouve que le mec est bon. Passer son temps à dire des gros mots... On a tous été jeunes, moi quand j’avais 20 ans, j’écoutais Doc et Difool, c’était quand même plus cool que ce qu’on entend aujourd’hui. On est passé sur un truc assez agressif.
A l’inverse qu’aimes tu sur les autres radios?
Sur NOVA ce que j’aime bien c’est la programmation. Ils vont toujours chercher des trucs extraordinaires. J’aime beaucoup les “face à face live” de Bruno Roblès. A part FG, NOVA, RFM et RMC INFO... J’écoute Morandini, j’aime bien le mec, je le trouve intelligent et j’aime beaucoup son émission de radio.
Et quand tu étais auditeur, ado, il y a des gens qui t’ont marqué?
Malher avec “bonsoir la planète”, Doc et Difool, Courbet quand il était sur WIT, Arthur. Il y a quand même toute une ribambelle d’animateurs qui ont pris le temps d’essayer d’imiter Arthur.
Et les généralistes?
Ouais, EUROPE 1 pour Morandini, Saccomano sur RTL... J’aime bien cette ambiance “café du commerce”. On a un vrai besoin de ça en ce moment. Confronter des points de vue à la radio c’est très en vogue. Courbet je le préfère quand il me fait rire que quand il essaie de sauver le cas de madame Pinchon qui a un problème avec son voisin!
Tu nous a beaucoup parlé de travail, à côté quelles sont tes passions?
Je fais de la musique avec des potes, on joue dans des petits clubs à Paris de temps à autre pour déconner.
Pour finir, ton titre préféré actuellement?
“Chil Out” de John Lee Hooker avec Santana. Sinon j’écoute beaucoup les Beatles. C’est con comme la lune de dire ça mais en même temps c’est vrai. Tété aussi. J’ai vu Paul Mc Cartney récemment, quand il a fait “Yesterday” avec la gratte, tu te dis que la chanson parfaite il n’en est pas très loin!
© RESAPROD 2006 - reproduction interdite
propos recueillis par: Zack MOULLEC & Mickaël ROIX en juin 2004
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